A Lyon, il fallait essayer de ne pas se tromper d’échelle et intervenir rapidement partout où était la ville. Dans les lieux historiques comme dans les quartiers en difficulté, sur les places et sur les boulevards, dans les nouveaux quartiers tels que la Cité Internationale ou dans les espaces publics contemporains que sont les lieux d’échanges intermodaux. Le nombre d’opérations a ainsi rapidement augmenté. Fin 2000, pratiquement trois cents espaces auront été traités. La maîtrise d’ouvrage est assurée par le service Espaces publics de Jean-Louis Azéma mais aussi par les autres services acteurs de la transformation urbaine (DSU, Voirie, Opérations d’Urbanisme…). La volonté de travailler à l’échelle de tous les quartiers de l’agglomération, sur toutes les typologies de sites, a conduit à privilégier la conception d’un grand nombre de projets simples, aisément réalisables et à un coût supportable par la collectivité plutôt que de mettre l’accent sur quelques opérations prestigieuses. Curieusement, cette stratégie ajoutée à l’utilisation d’un vocabulaire commun à tous les concepteurs, a eu pour conséquence la création involontaire d’une sorte de style lyonnais des espaces publics, fait d’une certaine sobriété, d’un refus de l’ostentation et du superflu, d’une recherche visible d’aller à l’essentiel et de rechercher la qualité d’usage.
« La politique d’espaces publics du Grand Lyon », JP Charbonneau, Transformation des villes mode d’emploi, éditions de l’Epure, 2000