En 1989, dans le cadre de la politique d’aménagement, décidée par Henry Chabert, l’attention fut portée notamment sur les quartiers de grands ensembles de l’agglomération. Cette politique s’inscrivait dans la suite des actions engagées sur cinq sites avant 1989 (Les Minguettes, Vaulx en Velin, la Duchère, Mermoz, Les Etats-Unis), et illustrait la volonté de changer d’échelle tant par l’envergure donnée aux opérations que par le nombre des sites concernés. Un service a été créé par Pierre Suchet, le Service de Développement Social Urbain. Il est alors passé de trois personnes à 20 chefs de projets coordonnant chacun à la fois une petite équipe d’assistance et les autres services chargés des phases proprement opérationnelles. L’action, relativement marginale en terme de réalisation avant 1989, a pris une toute autre dimension. Dès 1995, vingt-cinq sites étaient concernés par des transformations lourdes, touchant aussi bien l’espace public que les commerces, les logements, les équipements, les transports en commun. Ces opérations ont naturellement été menées en collaboration avec l’Etat, les communes et les bailleurs sociaux. (…). Compte tenu du budget obtenu en cumulant l’engagement des autres partenaires avec celui du Grand Lyon, on a vraisemblablement atteint un niveau d’investissement en rapport avec la dimension du sujet (50 000 logements sociaux sont concernés) et avec l’échelle des difficultés posées par la requalification des quartiers sensibles. Ainsi, sans que la question n’ait été épuisée, un certain nombre de problèmes (la qualité résidentielle, la qualité de service) a pu, pour partie, être réglé. Par ailleurs, les moyens humains et financiers permettant de poursuivre l’action ou d’aborder d’autres étapes (démolition, insécurité, développement social ou culturel) sont maintenant en place. (…)
« La politique de développement social urbain du Grand Lyon », JP Charbonneau, Transformation des villes mode d’emploi, éditions de l’Epure, 2000